L’histoire se déroule en grande partie dans l’aire sawa, une des multiples communautés du Cameroun et la première qui s’est ouverte à l’église chrétienne et s’y est faite de nombreux adeptes. Avec de brèves apparitions dans la ville de Yaondè et Victoria dans les sud-ouest anglophone encore sous la direction des anglais.
L’auteur nous ballade ainsi, à travers son récit, dans les quartiers de la ville de Douala des années 70 et 80. Des souvenirs kaléidoscopiques à travers lesquels le lecteur se nourrit de quelques us et coutumes duala dans cette mégalopole devenue cosmopolite et évanescente.
L’ouvrage, en somme, est une peinture sombre de l’Eglise. Un côté obscur illustré par une couverture de couleur noire sur du mât qui ramène à la tristesse. Tristesse de voir l’église qui prônait les valeurs devenir un lieu de non-valeurs du fait des hommes. On observe par ailleurs sur ce fond noir de la couverture, la photo d’un pasteur prêtant serment qui rappelle aux uns et aux autres au respect des préceptes de la vie chrétienne qu’ils se sont jurés et dont ils doivent faire montre, malgré les difficultés, dans l’exercice de leur fonction.
On peut cependant questionner cette volonté de l’auteur à vouloir rapprocher à tout prix les valeurs traditionnelles africaines et chrétiennes entre lesquelles navigue son personnage Mangolo que beaucoup jugent incompatibles. Une idéologie religieuse importée qui prône l’individualisme face aux valeurs ancestrales et traditionnelles africaines portées plutôt vers le communautaire.
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